Le numérique : une solution aux problèmes de l’éducation nationale
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Christine Vaufrey, rédactrice en chef de Thot Cursus, site dédié à la promotion de la formation et de l’utilisation des outils numériques pour l’éducation et la culture, a donné son point de vue sur l’intégration du numérique dans l’éducation nationale.
Pour elle, l’école ne peut évoluer sans prendre en compte le numérique. D’ailleurs, Vincent Peillon, Ministre de l’éducation nationale, la rejoint sur ce point là : « On ne peut pas refonder l’École de la République si nous ne prenons pas en compte pleinement, volontairement, efficacement la dimension nouvelle introduite par le numérique dans notre culture et dans notre civilisation. »
Même si les académies ont des opportunités pour expérimenter le système, elles ne les mettent que très peu en place, en France. Utiliser le numérique pourrait être un moyen d’améliorer les dispositifs scolaires existants ou encore d’inventer de nouvelles approches.
Les bénéfices des outils numériques sont tout de même reconnus en France, mais seulement par une communauté d’enseignants qui changent leurs pratiques. Selon Christine Vaufrey, « le risque est que les initiatives individuelles finissent par s’épuiser : on ne peut pas espérer que le système éducatif français se réforme intégralement du bas vers le haut. Il y a des freins structurels ».
Ce qu’il faut comprendre c’est que le numérique est un outil qui peut faire changer les choses et régler certains problèmes. Par exemple, la France fait face actuellement à une problématique d’ennui et de démotivation des élèves. C’est un « problème qui prend une importance telle qu’il ne sera peut-être plus gérable ! Commençons par nous interroger sur nos façons d’enseigner », recommande Christine Vaufrey.
Cependant, le dispositif actuel ne laisse pas de chance au numérique de changer les choses. En effet, le temps de cours de 50 minutes est trop court pour intégrer l’ordinateur dans les pratiques. De plus, le système d’évaluation des élèves n’est pas adapté car il ne se concentre pas sur les bons éléments de notation. « En France, on continue d’évaluer à travers des devoirs pour vérifier que telle connaissance est bien restituée par l’élève. Au contraire, au Danemark, l’accès à Internet est autorisé au baccalauréat, et cela depuis près de trois ans. On est loin d’une simple restitution de savoir : on évalue plutôt les processus de recherche, l’esprit critique, la synthèse, etc. Là, l’évaluation a changé ! Plus généralement, en France, force est de constater que le discours de méfiance envers Internet reste très présent au niveau des autorités éducatives », regrette Christine Vaufrey. L’éducation nationale ne prend donc pas en compte les évolutions de l’accès à l’information et ne s’en sert pas pour aller plus loin avec les élèves.
La société française n’est pas encore prête à évoluer dans ce sens. Comme le souligne Christine Vaufrey, « les outils numériques apportent une conception radicalement nouvelle de ce qu’est apprendre : c’est un monde ouvert, plus collaboratif qu’individuel, où la hiérarchie n’existe pas a priori, où le jeu permet la découverte, où l’on peut échanger avec des centaines d’autres apprenants, où on peut apprendre par l’erreur, etc. ». Le numérique ne pourra être intégré et apporter des changements positifs à l’éducation nationale que lorsque les mentalités françaises auront évoluées.
Voir la source : Le numérique peut-il refonder l’éducation ?
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